Présentation Crim’expo se présente comme un défi
Présentation
Crim’expo se présente comme un défi lancé au jeune public : il s’agit de prélever des indices pour reconstruire le scénario d’un crime. Au passage, on découvre quels sont les applications de la science aux affaires criminelles. Les élèves de 3ème 5 du collège Jean Jaurès ont visité cette exposition. Ils ont probablement révisé leurs positions sur les représentations invraisemblables que de nombreuses séries télévisées donnent de l’usage des techniques modernes d’investigation.
Au-delà de l’aspect technique des choses, ce qui nous a intéressé, c’est la démarche que suppose et le travail de la police scientifique et l’exposition Crim’expo telle qu’elle a été conçue. En effet, il s’agit à chaque fois de prélever différents indices, de les rassembler et de voir comment on peut les regrouper en faisceau, de telle sorte qu’ils puissent fonder une hypothèse crédible d’explication des faits épars observés. D’hypothèse en hypothèse, on progresse dans une enquête criminelle. Ce qui constituera la vérité finale n’est alors que l’hypothèse qui permet de rendre compte du plus grand nombre d’indices. Finalement, lorsque l’on chemine d’une scène de crime vers une hypothèse d’explication, on ne retrouve jamais ce qui a pu précisément se passer, tout au plus reconstruit-on un scénario vraisemblable.
Ce sont les mêmes processus qui sont en jeu dans la lecture. Un lecteur prélève des indices dans un texte ; de ces indices, il tire des hypothèses. Lire, c’est donc mener une enquête. Souvent, lecteurs experts que nous sommes, nous n’avons pas conscience de ce processus. Mais avec le récit policier, l’activité du lecteur réapparaît de façon explicite : nous vous proposons donc de mener l’enquête avec le récit produit par les élèves de 3ème 5. Il s’agira alors de répondre à cette simple question : qui est le meurtrier ?
En lecteur bienveillant, capable aussi de passer sur les inconséquences et approximations du texte, il faudra se défier des fausses évidences, savoir suivre les pistes les plus invraisemblables. Et surtout, ne pas oublier que si en matière criminelle, une seule vérité doit finalement s’imposer, quand il est question de lecture et d’interprétation, seule compte la sagacité d’un lecteur-enquêteur, sagacité qui doit s’exercer avec rigueur et imagination. Autrement dit, tout est possible…
Cette journée commençait par un déplacement chez le directeur de la Police Judiciaire de Versailles. La Police Scientifique de Versailles était enfin sur les lieux : James Brolick, enquêteur, avait insisté pour se charger de cette affaire, car il était un ami de la famille du directeur.
Dans une cave, pas n'importe laquelle, dans celle du directeur de la police scientifique, se trouvait un chien. Pas n'importe lequel : celui de la fille du directeur de la police scientifique. Il gisait dans son propre sang, étalé par terre sur le ventre.
Le chien se nommait Dadou, c'était un pitt bull, âgé de 13 ans, il vivait avec la famille Lebon depuis l'âge de 10 ans. Il était blanc, gros, avec la queue coupée, il avait une grosse tache noire sur l'œil droit. Il était plutôt « bavard » car il n'arrêtait pas d'aboyer la nuit et cela agaçait les voisins.
Brolick retrouva trois cartouches de balles de pistolet 9 mm magnum dont une, en plein milieu du ventre du chien. Le corps du chien n’avait pas été bougé, il devait être en train de dormir lorsque le tueur était entré discrètement. C'était en descendant à la cave que Madame Lebon avait découvert le cadavre devant les vélos cassés de sa fille.
Juste à côté, sur un bureau rempli de paperasse, avait été laissée une arme. L'arme du crime pensa l'enquêteur. C'était la même que le directeur, exactement ! Il la mit dans un sachet en plastique pour l'analyser au labo.
Les traces de pas à côté du chien furent analysées, mesurées. On retrouva une lentille de contact. Cette lentille sera analysée, elle aussi.
Le premier suspect était le directeur. Pourquoi ? Parce que c'était son arme, et que le crime avait eu lieu chez lui.
Brolick l'interrogea :
« -Où étais-tu à l'heure du crime ?
- Pourquoi ? Tu m'accuses ? bégaya le directeur.
- Non, mais c'est mon travail, je dois te questionner... répondit l'inspecteur en le regardant.
- Mais tu sais que je suis innocent ! lâcha Lebon.
- On a retrouvé ton arme sur les lieux du crime...
- C'est bizarre, je l'avais laissée dans mon tiroir qui était fermé à clé, et la clé se trouvait sur mon bahut ...»
Le directeur s'énerva et refusa de répondre aux questions; son téléphone sonna, il répondit : « Allo...oui… oui… le prisonnier que j'avais mis en prison… ça fait deux ans… Quoi!!! Il a été libéré le jour du crime ?!? ok »
Le directeur de la P.J. raccrocha et se tourna vers l'inspecteur:
« - C'est fini? Je suis en train de t'interroger et tu réponds au téléphone !
- C'était un appel très important…répondit le directeur d'un ton énervé.
- Et à quoi ça va nous avancer dans notre enquête? ça nous fait perdre du temps!! »
Le directeur restait immobile, sans voix. Il était pâle. Il prenait conscience des événements, car toutes les preuves étaient contre lui, l'arme était à lui et puis le crime avait eu lieu chez lui. Il ne savait plus quoi dire pour prouver son innocence. Il murmura :
« - James ! Tu me crois toi, hein ?
- Il n'y a que tes empreintes sur l'arme et en plus c'est ton arme, pourquoi as-tu fait ça, t’as pensé à ta fille ?
- Je suis innocent, je lui ai moi-même offert ce chien, je ne vois pas pourquoi je le tuerais.
- On retrouve ton arme sur des paperasses, l'arme du crime ! Des traces de pas près du cadavre du chien...
- Mon arme c'est mon arme, je m'en sers quasiment tout les jours, donc c'est un peu normal que mes empreintes soient dessus, mais les traces de pas ne sont pas de ma pointure, de même que le contour de mes chaussures ne correspond pas aux chaussures qui sont sur la scène du crime !
- Pour l'arme, je peux rien y faire; mais je peux toujours essayer de savoir de qui proviennent les traces de pas. Est-ce que tu as des ennemis ? Qui pourrait bien t'en vouloir à ce point ? Faire subir ça à ta famille ?
- J'en sais rien... Il paraît qu'un ex-détenu que j'ai arrêté il y a longtemps rôde dans les parages. C'est le premier suspect qui me vient à l'esprit…
- Merci pour l'info. Mais une dernière question : pourquoi c'est ton arme qui a servi à tuer le chien ? Et pourquoi dans ta maison ?
- J'en sais rien, je suis au même point que toi...
- Sûrement quelqu'un que tu connais pour qu'il ait pu s'introduire chez toi sans que personne ne le remarque. D’autant plus qu’on a trouvé une lentille sur le lieu du crime, à ce que je sache personne n’en porte dans ta famille n'est ce pas ?
- Bien évidemment que personne n’en porte. Je prends très au sérieux cette enquête, car elle touche énormément ma famille et je ne tolérerai pas que le criminel s’en sorte indemne…
- Bien. Merci pour ta collaboration je vais faire de mon mieux, mais comme dit la procédure, je dois te demander de ne pas quitter le secteur… Si ça avance je te tiendrai au courant.»
Brolick se demandait toujours si le directeur n'était pas impliqué dans l'affaire. L'ex-prisonnier était également suspect.
Il rentra au bureau pour réfléchir. Il chercha l'adresse de l'ex-prisonnier, la trouva et décida d'aller lui poser des questions. Il y alla en vélo pour pouvoir prendre l'air. Il s'arrêta devant le numéro 11 de la rue de l'Indépendance américaine, posa son vélo, sonna à la porte. Un homme, grand, les cheveux blonds et les yeux marron, les bras tatoués, vint ouvrir. Le commissaire dit:
« - Vous êtes bien Victor Delacroix?
- Oui, répondit l'homme, étonné. »
Brolick lui dit qu'il avait des questions à lui poser à propos du meurtre du chien de la fille du directeur de la police scientifique. Et l'ex-prisonnier répondit : « Allez-y, posez vos questions qu'on en finisse. Vite fait, bien fait.
- Où étiez-vous la vieille du crime?
- Je traînais, pourquoi?
- Pourquoi ? Parce que le chien du directeur a été tué
- Et?
- On vous soupçonne!
- Mais, j'ai rien fait !
- Que faisiez-vous alors devant la maison du directeur à l'heure du crime?
- Je prenais l'air…
- D'accord, vous resterez en garde à vue jusqu'à ce que l'on analyse les empreintes. »
Brolick envoya les empreintes au laboratoire. Et 48h plus tard, il reçut les résultats.
Il appela le directeur et lui demanda de venir : « J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Les traces de pas autour du chien ont été analysées : ce ne sont pas les tiennes. Par contre, elles correspondent au pas de Victor Delacroix. »
Le lendemain, Brolick interrogea le Directeur et sa femme pour savoir s'ils n'avaient pas entendu un bruit suspect pendant la nuit. Ils n'avaient rien entendu. Puis, Brolick décida d'aller interroger les voisins. Arrivé sur place, il sonna à la porte, M. Dubois, surpris, ouvrit la porte. Ce dernier demanda à l'inspecteur ce qui se passait. Brolick répondit qu'il avait quelques questions à lui poser à propos du chien des voisins. M. Dubois invita Brolick à entrer.
« - Je vous écoute Inspecteur. » répondit Dubois en s'asseyant sur son fauteuil. L'inspecteur remarqua que la voisine ne pouvait pas beaucoup marcher parce qu'elle portait un plâtre, elle était tombée accidentellement de son vélo la semaine précédente. Le voisin, quant à lui, portait des lunettes de myope.
« - Donc, monsieur Dubois, que savez-vous sur Dadou, le chien de monsieur Lebon ? »
- Ben, le chien de monsieur Lebon est un chien merveilleux, c'est bien que leur fille ait un animal de compagnie. Il aboie beaucoup plus le soir, je ne peux dire pourquoi. Il aboie après quelque chose ou quelqu'un, mais je n'en sais pas plus.
- Avez-vous vu quelque chose de suspect au cours des derniers jours ?
- Et bien. . . Il aboie lorsqu'il ne connaît pas la personne, c'était ce que l'on avait vécu ma famille et moi lorsque nous nous sommes installés...»
-Avez-vous vu quelqu'un entrer dans la propriété de monsieur Lebon, il y a trois jours de là ?
- Non je n'ai vu personne entrer dans la propriété de monsieur Lebon, mis à par un homme blond
- Pouvez-vous me décrire cet homme ? demanda l'inspecteur, sortant un calepin ainsi qu'un crayon de papier pour prendre des notes.
Monsieur Dubois répondit qu'il était mince et grand à la fois avec une fine silhouette.
« - Avez-vous entendu du bruit la veille du crime ? reprit Brolick.
« - Oui, en sortant les poubelles, j'ai entendu des gens rire. J'ai d'abord pensé que c'était monsieur le Directeur et sa femme, mais lorsque j'ai vu un homme blond sortir de chez le directeur, je suis directement rentré chez moi. » L'inspecteur le remercia d'avoir répondu à ses questions, salua le couple et sortit. Il démarra sa voiture, et se mit à penser.
Par la suite, il essaya de rechercher l'ex-prisonnier; il était introuvable, c'est sûr qu'en sortant de prison. . . Brolick lança une alerte: toute personne ayant vu l'individu devait se faire connaître à la police judiciaire de Versailles.
Pendant ce temps-là, Julie Lebon alla chercher le courrier et le rapporta à son père. Parmi toutes ces lettres, il y avait des factures, des prospectus et une lettre sans expéditeur, il l'ouvrit, et lut : « tuer ton chien était une menace, la prochaine fois ce sera ton tour. Ne montre cette lettre à personne, sinon tu te mets en danger. » Des lettres découpées dans du journal, collées soigneusement sur la feuille, sans trace d'empreinte dansaient devant les yeux du directeur qui était effrayé. Il appela son ami, l'inspecteur Brolick et partagea cette lettre avec lui. Ce dernier prit la lettre pour l'analyser au laboratoire. Le lendemain, l'inspecteur réussit à mettre la main sur l'ex-prisonnier qui voulait quitter le pays, pour recommencer une nouvelle vie. Il fut interrogé, puis la P.J. fouilla même ses bagages pour voir s'ils découvriraient quelque chose de suspect. N'ayant rien trouvé, l’équipe alla perquisitionner chez lui mais sans succès. Il fut donc remis en liberté car il n'y avait pas de preuve contre lui mais il ne devait pas quitter le pays.
Comme l'enquête tournait trop en rond, James décida d'interroger la petite fille.
Il demanda à voir la fille du directeur, ce dernier se fit escorter avec sa fille jusqu'à James :
« - James, pourquoi as-tu besoin d'interroger Julie ? dit le directeur en tremblant des mains.
- J'ai juste besoin de lui poser quelques questions, ça sera pas long!
Il interrogea la petite dans une pièce à part:
« - Ça va Julie? Tu n'es pas trop triste?
- Dabou… il me manque.
- Oui, c'est normal, tu tenais à lui.
- Oui beaucoup.
- Ok, tu ne sais pas s’il y a quelqu'un qui n'aimait pas ton chien?
- Les voisins ne l'aiment pas trop.
- Quelques nuits avant ce drame, tu n'as rien vu ou entendu d'anormal ?
- Rien du tout.
- Les voisins m’ont dit que souvent le soir le chien se mettait à aboyer contre quelque chose ou quelqu'un. Tu sais pourquoi?
- Des fois, il aboyait quand je jouais avec lui, mais quand j' étais dans ma chambre et que Mike venait nous voir, j' entendais Dabou lui aboyer dessus.
- C' est qui Mike?
- Mike c'est un ami de maman.
- … et il venait souvent vous voir?
- Bah, souvent quand papa travaille il vient voir maman.
- Je te remercie Julie, on va aller voir ton papa. Une dernière question, est-ce qu'il porte des lentilles ?
- …, il met des lunettes parfois.
- Merci. »
L'enquêteur nota toutes ses informations : « alors c'est pas lui », pensa-t-il. Il réfléchit longuement et se dit intérieurement : « pourquoi il n’y aurait pas un quatrième suspect ? »
Hypothèses sur le meurtrier : nom et mobile |
Indices qui appuient mon hypothèse (citations du texte) |
Conclusion : le meurtrier est………………………………………………………… |